La vente d’alcool ou de tabac à un mineur est formellement interdite par la loi. Il en est de même pour les revues pornographiques et les jeux d’argent. Mais, ces interdictions sont-elles réellement respectées ? Faustine Bollaert vous livre plus d’explications sur la protection des mineurs contre le non-respect des interdits. En effet, nos adolescents n’hésitent pas à consommer du tabac, de l’alcool, des magazines pornographiques et même des cartes à gratter. Vu l’ampleur de l’inattention des commerçants, la surveillance des parents reste la protection efficace. 

Des ados bravant facilement l’interdit De plus en plus d’adolescents de moins de 16 ans parviennent à commander de l’alcool dans les bistrots. Il faut dire que nombreux sont passés maître dans l’art de braver les interdictions aux mineurs, qu’il s’agisse de boire du vin ou bien d’acheter des cigarettes. Certains ont même réussi à se faire percer à l’âge de 14 ans sans l’accord de leurs parents. Face à ce fléau, de plus en plus de parents doublent de vigilance en inspectant régulièrement la chambre de leurs ados. Mère et père de famille vérifient la présence de produits interdits aux mineurs. Ces parents en veulent beaucoup aux commerçants qui vendent des produits interdits aux mineurs au point de les accuser de mettre leurs ados en danger. Cela est d’autant plus inadmissible que la loi encadrant les interdictions aux mineurs a été renforcée.



Non-respect de la loi par les commerçants Depuis 2009, l’achat d’alcool et de tabac est réservé aux plus de 18 ans, si c’est de 16 ans auparavant. Les commerçants assurent respecter à la lettre cette réglementation très stricte. Pourtant, les chiffres montrent le contraire. 38 % des mineurs reconnaissent fumer régulièrement quand 9 ados sur 10 avouent avoir déjà consommé de l’alcool. Pour vérifier si les consommateurs s’assurent réellement de l’âge de leurs clients, l’équipe de 100 % Mag a équipé de caméras cachées deux adolescents. Leur journée shoping commence par l’achat d’une revue pornographique qu’ils se procurent le doigt dans le nez. Le commerçant avoue avoir pris les deux garçons pour des adultes. L’inspection se poursuit alors chez les buralistes. Sur les 4 commerçants visités, 3 accepteront de vendre du tabac et des jeux à gratter aux ados sans avoir préalablement vérifié leur âge. Chez les vendeurs d’alcool, le constat est tout aussi accablant. Ni le marchand de vin ni le supermarché ne demanderont à nos deux adolescents leur carte d’identité. Un caviste ira même jusqu’à donner des conseils de dégustation. Alcool, cigarettes, revues pornographiques et même jeux vidéo déconseillés aux moins de 18 ans, les courses ont été édifiantes. Seuls 3 sur les 10 magasins visités ont refoulé les adolescents.

Danger d’internet pour les mineurs S’il y a un endroit où il est encore plus difficile de protéger les mineurs, c’est Internet. Les adolescents ne rencontrent aucun obstacle en se connectant à un site pour adulte. Un simple clic pour assurer que l’ado est majeur suffit. Aucune loi n’impose aux webmasters de contrôler l’âge des internautes. Seuls les sites de jeux en ligne sont soumis à cette obligation. Lorsqu’un mineur veut parier de l’argent, il doit d’abord montrer patte blanche. En effet, il faut remplir un formulaire indiquant le nom, le domicile et la date de naissance. Pour prouver qu’il est majeur, le joueur doit ensuite envoyer une copie de son RIB et de sa carte d’identité. Et les mineurs ne passeront pas inaperçus. Même en possession d’une carte d’identité, quand le joueur est mineur, son compte est clôturé immédiatement. Radical, ce système connaît toutefois quelques limites. Il se peut que le mineur utilise en effet la carte d’identité de ses parents pour outrepasser les contrôles et accéder au jeu d’argent en ligne. À ce jour, la surveillance des parents reste donc la seule protection vraiment efficace.