Le FPV racing est une pratique sportive récente qui se répand activement à travers le monde entier. Il allie vitesses de pointe, figures acrobatiques, sensations fortes et se déroule dans un environnement sécurisé avec des drones ultra-performants. Ce sport à part entière possède ses propres compétitions nationales et internationales dans lesquelles les « drone racer » démontrent tout leur talent. Voici l’essentiel à savoir sur la discipline du FPV racing.
Le FPV racing, de quoi est-il question ?
Le FPV (First Person View) racing est une nouvelle discipline sportive. Il consiste à piloter des drones munis de caméras dont l’image est renvoyée en temps réel au drone racer par un écran, des lunettes ou un casque FPV. Toutefois, la majorité des pratiquants des courses de drone priorisent les lunettes d’immersion qui leur permettent de voir littéralement à travers le drone.
Dans le FPV racing, l’enjeu est généralement de parcourir le circuit de course le plus rapidement possible. Les pilotes doivent réaliser plusieurs tours tout en essayant de surmonter une multitude de risques (collision avec un autre drone, obstacles sur le parcours, panne sèche de batterie…).
Le circuit des courses de drone est délimité par plusieurs points de passage dénommés « gate » en anglais. Chaque drone racer a donc l’obligation de traverser ces différents points avec son drone afin de les valider. Néanmoins, les circuits les plus simples se servent des cônes pour orienter les pilotes de porte en porte. Sur d’autres compétitions comme le World Drone Prix, les circuits sont beaucoup plus complexes et souvent inspirés des jeux vidéo.
Genèse du FPV racing
Comme indiqué plus haut, la course de drone est une pratique sportive jeune. Les premières courses de drone ont commencé en Allemagne au cours de l’année 2011. Plusieurs pilotes amateurs participaient en effet à des courses semi-organisées à Malsch, près de Karlsruhe. En France, la discipline est née en 2014 dans la commune d’Argonay, près d’Annecy dans le département de la Haute-Savoie. Une compétition de FPV racing rassemblant 24 pilotes de haut niveau y a été organisée par l’association d’aéromodélisme AlRonay. Cette dernière fut la première association à pratiquer le FPV racing dans une forêt sous la forme d’une course entre plusieurs pratiquants.
Les caractéristiques des drones de courses FPV
En principe, n’importe quel type de drone peut être utilisé pour la course. Cependant, les ligues de course FPV imposent désormais des drones spécifiques afin de répondre à un certain nombre de normes.
Un châssis renforcé
Les drones de course FPV aptes à compétir disposent de châssis résistants aux chocs. Ils sont donc capables de réaliser des figures acrobatiques impressionnantes sans que le drone ne soit impacté. De plus, ils sont robustes et très stables sur tous les circuits de course. Contrairement aux drones de photographie ou de vidéo qui sont spécifiquement destinés aux vols stationnaires, les drones FPV sont fabriqués pour la vitesse et l’agilité. Ces derniers sont ainsi dotés des dernières technologies électroniques et des matériaux de conception composites tels que le carbone (matière extrêmement légère).
Les pales d’hélices
L’autre spécificité des drones de course est le nombre de pales d’hélices. Ces drones possèdent en effet des hélices à 3 ou 4 pales qui ont la particularité de posséder un châssis plus petit avec une capacité d’accélération et de maniabilité élevée. Légers et dotés de moteurs électriques avec d’énormes quantités de couples, les drones FPV peuvent accélérer et manœuvrer rapidement, le tout avec une excellente précision.
La transmission radio FPV
Le vol FPV signifie que le drone racer voit exactement ce que le drone qu’il pilote voit. Les images sont transmises au pilote par radio (2,4 GHz ou 5,8 GHz de fréquence et 1,3 GHz pour une transmission à distance) vers des lunettes FPV ou un casque porté par le drone racer. La télécommande, le drone ainsi que les lunettes sont reliés par radio. Cela permet d’envoyer les images captées par le drone à une vitesse et une fiabilité suffisante afin de permettre au pilote de contrôler efficacement l’appareil.
Si les lunettes FPV sont portées par le drone racer, il est à préciser que les spectateurs peuvent également en utiliser. Ces derniers doivent tout simplement commuter la fréquence de leurs lunettes sur le canal du pilote qu’ils souhaitent regarder. Si vous souhaitez pratiquer la course de drones, vous trouverez des drones FPV de bonne qualité dans les boutiques spécialisées. Celles-ci proposent des drones aussi bien pour les débutants que les personnes expérimentées dans cette pratique sportive. De plus, les drones proposés sont résistants aux crashs et leurs pièces détachées d’origine (châssis, moteurs, contrôleurs, hélices…) sont également disponibles.
Les différentes pratiques des courses de drone
Il existe plus manières de pratiquer le FPV racing. Entre vitesses, figures acrobatiques et prises de vue, vous y trouverez votre compte.
Le freestyle
Le freestyle désigne une pratique dans laquelle chaque drone racer est libre de créer, de développer ou de produire son propre style en tenant compte des spécificités des circuits. Les pilotes réalisent des enchaînements de figures acrobatiques de façon harmonieuse et spectaculaire.
La course (race)
La « race » évoque la vitesse ou l’endurance. Le pilote doit essayer de faire voler son drone plus vite que les autres participants. Cette pratique nécessite donc l’usage d’un drone disposant d’un châssis aérodynamique et des moteurs puissants. Pour réussir, le drone racer doit valoriser ses réflexes, faire preuve de précision et optimiser son appareil afin d’en tirer les meilleures performances possible. Généralement, on retrouve des gates et des flags sur les terrains où se pratique la race en extérieur.
La cinématique
La cinématique est devenue une tendance entre 2019 et 2020. Ce concept de FPV racing se distingue par son aspect artistique et créatif. Dans cette pratique, le drone racer effectue des mouvements doux tout en s’efforçant de rester fidèle à l’esprit de vitesse de la course de drone. Les châssis des drones adaptés à la cinématique sont carénés par des bumpers en vue d’amortir les chocs ou les collisions.
Le freeride
Le freeride n’est régi par aucune règle spécifique. Cette pratique de FPV racing consiste en effet à faire voler librement le drone uniquement pour le plaisir de piloter. Les mouvements que le drone racer peut effectuer sont divers et variés. Il peut réaliser des enchaînements de gaps et de downhills sans pression, tout en se donnant un maximum de plaisir.
Le long range
Le long range consiste à piloter le drone sur une longue distance (plusieurs kilomètres). Il permet aux pilotes d’explorer des lieux lointains et difficiles d’accès. Bien qu’elle soit une pratique très stimulante, le long range est déconseillé aux débutants puisqu’il exige une excellente maîtrise de l’appareil (pilotage, matériel technologie mis en œuvre).
Les organismes régissant le FPV racing
Pour l’instant, la course de drone est une activité sportive en pleine éclosion. Que ce soit en France ou dans d’autres pays, plusieurs compétitions sont organisées au profit des pratiquants. Cependant, aucune institution ne dispose du monopole de l’organisation des tournois ou compétitions de FPV racing.
Sur le plan national, la Fédération française d’Aéromodélisme (FFAM) gère un championnat de France de course de drone. Pour y prendre part, il faut être titulaire d’une licence FFAM, donc pratiquer la discipline au sein d’un club et y être régulièrement inscrit. Sur le plan européen, l’ERSA (European Rotor Sports Association) assure la gestion des compétitions de FPV racing de la zone Europe. Les sportifs souhaitant participer à ces compétitions doivent obligatoirement posséder une licence FAI.
Pour finir, la FAI (Fédération Aéronautique Internationale) est l’organe directeur des sports aériens. C’est elle qui se charge d’organiser le tournoi mondial de course de drones (World Drone Racing Championship). La première édition de cet évènement récompensant le pilote de drone le plus rapide et le plus précis a eu lieu en 2018 à Shenzhen, en Chine. Elle a été remportée par Kang Cheng-hyeon, un Sud-Coréen âgé de 18 ans.
Nos conseils de sécurité pour pratiquer la course de drone
La pratique du FPV racing peut constituer un danger pour vous et les personnes à proximité des circuits de course. Suite à une défaillance technique, une perte de signal ou une erreur de pilotage, votre drone peut en effet s’écraser sur des habitations ou des personnes. Cela pourrait entraîner de graves dommages matériels ou corporels. Fort heureusement, les accidents de drone sont facilement évitables lorsque l’on fait preuve de prudence et de bon sens. La législation en vigueur sur l’utilisation des drones de loisirs impose les neuf règles suivantes :
- évitez de survoler des personnes avec votre drone FPV,
- respectez strictement les hauteurs maximales de vol (150 mètres),
- ne perdez pas l’appareil de vue et évitez son usage la nuit,
- évitez de faire voler le drone au-dessus de l’espace public en agglomération,
- évitez de faire voler le drone près des terrains d’aviation,
- ne survolez pas des lieux sensibles, protégés ou sous surveillance (réserves naturelles, centrales nucléaires, bases militaires…),
- respectez le principe de la vie privée en évitant de diffuser les images sans l’autorisation des personnes concernées et n’en faisant pas un usage commercial,
- vérifiez les conditions dans lesquelles la pratique des courses de drone est prise en charge par l’assurance,
- en cas de doute, renseignez-vous auprès de la DGAC (Direction générale de l’aviation civile).
En plus de ces règles, il est également conseillé d’observer quelques recommandations de bonne conduite afin de pratiquer la course de drone FPV dans les meilleures conditions. En général, les drones de course sont suffisamment bruyants. Ils peuvent donc provoquer crainte et méfiance chez certaines personnes et surtout les enfants. Quand vous arrivez dans un espace où il y quelques individus, prenez ainsi le soin de demander leur avis avant de mettre votre appareil en marche.
